J'étais partie, la peau froide, sur un terrain vague. Partie pour me changer les idées, près de l'eau, me ressourcer, au péril de la mer. Les gouttes tombant du ciel la remplissait, mais je n'avais pas envie de danser sous la pluie. La pluie, les perles salées coulant sur mes joues. Les éraflures sur mon épiderme étaient minimes comparées à celles qui me tiraillaient de l'intérieur. Le vacarme assourdissant qui y régnait, je commençais à l'apprivoiser. Je me promenais sous le vent frais du matin, sur la plage, et ses coquillages avaient l'air de petits monstres à s'écraser sous mes pieds parfois, endoloris. J'étais venue avec lui la veille, son nom est Landers. J'avais passé des insomnies, des nuits blanches, et des jours noirs sans sa présence, qui me manquait tant. Nous qui n'étions rien l'un sans l'autre... Mais c'était l'un sans l'autre, le Yin sans son Yang, que tout n'était que grisaille. Il m'avait offert une boîte à musique qui contenait les accords qu'il me destinait, ainsi que quelques fleurs qui étaient des roses rouges. Il était comme la bougie posée sur la couverture: Une flamme qui vacille. Ma flamme. Il me déclarait la sienne en jouant des notes qui s'agitaient dans mes tripes. Le reste est silence, c'était le titre de celles-ci. Les secrets du dernier soir que nous dévoilions, nous étions les amants du clair de Lune, ceux qui marchent dans les ombres pour faire lever le Soleil, la lumière, au coin de nos paupières. Nous embrassant en cachette, nous fondant charnellement de manière torride et atypique. Avec nôtre douce rêverie, nos épanchements gestuels, il y avait de quoi faire parler les pierres qui auraient du mal à trouver les mots pour décrire notre lien si puissant. Si il y en avait, est-ce qu'elles sèmeraient des cailloux dans l'esprit de ces gens pour les faire passer comme tels ? Eux qui adoraient me conter les jours qui m'avaient séparée de l'homme qui est mon élu. On aurait pu lire notre avenir dans du marc de café, ou dans une boule de cristal, mais lui... Lui il me confiait que j'étais son diamant. Sa femme. Il connaissait notre devenir, épris, à l'infini. Printemps, été, automne, hiver. Notre Amour était hors saison malgré sa chaleur. Nous priions pour que jamais minuit ne vienne, pour que jamais le néant ne nous prenne ! Sauf que, de toute façon, nous serions encore ensemble après ces fameux chiffres zéro. Ils symboliseront notre renaissance, notre « né en nous-mêmes », dans le monde des âmes.
Les bouts de phrases ont étés pris ici (2019), avec l'autorisation.