Er schoss in mein schoß. In sein sein.
Nous nous attachons, fixés sur le siège, accrochés à notre dépendance indépendante. Assis sur les plis de nos lendemains. Il appuie sur la pédale d'accélération et le véhicule avance, comme nous, dans nos jours. Des jours prévenus de notre union éternelle, de notre harmonie absolue. De notre histoire déjà écrite.
Et nous rions. Paul frôle mon épiderme, ce qui fait hérisser mes poils, et je ressemble à un hérisson. Deux contraires, l'un chaud, l'un froid, mais qui s'attirent pourtant. Je dérive, nous sommes en transe, plus quoi que ce soit ne nous retient. Nous partons en haut tout les deux, ne pouvant pas résister à la tentation de s'embrasser, de se câliner, d'être discret tout de même.
Ses pas, et ses gestes, je les connais. Les lignes de son visage, et les traces sur sa peau aussi. Je m'imagine en train de dormir avec lui sur un nuage. Dans l'Univers. Je suis bien. Puis je vois une bougie apparaître devant moi, je la tiens, une formidable flamme, qui est Paul. Je me brûle avec... Sa bouche. Je suis ivre de son odeur. Il est le poison de mon sang, ma drogue, mon or, la lumière qui illumine ma noirceur et qui assombrit ma tristesse pour montrer mon bonheur, mon sourire, mes rires. Tout.