« Il est grand lui », que j'ai dis, en parlant d'Oliver, une de vos photographies sous mon nez, sans me douter une seule seconde que vous alliez m'être indispensables, être indissociables de mon caractère.
06 / 03 / 2012.
Ces piliers incendiaires jaillissaient tels des geysers. Ils ne faisaient guère partie du décor, ils étaient ce septuor, puisque animé d'une volonté, d'une volupté, indomptable, immarcescible. Il était cette architecture flamboyante, subjuguant chaque parcelle de scène, qui s'étirait jusqu'à imbiber l'intégralité de chaque individu s'y frottant. S'épanchant comme du gazole, à en frémir.
Ils ne consumaient guère. Ils revigoraient.
Pour moi, c'était la première fois que je vous voyais, même d'aussi loin, ce pont s'abaissant. La première & la seule, d'ailleurs. À mes yeux, c'était tout un événement, j'ai vu les jours passer jusqu'à cette date, je m'y préparais comme on se prépare pour un rendez-vous de point de non-retour. Tandis que pour d'autres, c'était un concert en plus, filmé, un moyen de pouvoir se vanter d'avoir été dans ce public. Mais oui, à mes yeux, c'était tout un événement. Quand j'y pense, je réalise à quel point c'est tombé d'une manière sublime et réalisé que l'existence en elle-même, est bien étrange... On ne se doute pas forcément que tout est programmé, là-haut. Mais pour ma part, j'en suis informée depuis un long moment. Je le sais, quand c'est la bonne personne, c'est ELLE!. Une sorte d'avertissement qui m'en a prévenu. & quand la personne te parle ou te fait parler, elle sonne comme un axiome.
« Mais laissez la passer, elle est raide dingue de c'groupe. »
Car si je dois te faire une déclaration, autant qu'elle soit honnête, autant qu'elle soit détaillée, pour que tu sois plongé dans ton récit. Obnubilé, alléché par le moindre recoin de mes bribes que je fignole. Oui, pour toi. Ce que j'ai fais jusqu'à aujourd'hui, c'est pour toi. C'est pour vous. Je ne pourrais pas revenir sur mes pas en me disant que je ne vous aime pas, parce que quand les sentiments nous prennent au dépourvu, qu'est-ce que l'on peut y faire ? On ne peut pas les contourner, parce qu'ils font partie de nous, parce qu'ils ne se décident pas. On ne décide pas pour qui, on ne décide pas de ce que l'on ressent pour lui ou elle.
"Être en couple", ça n'empêche pas d'avoir une affection tellement intense pour quelqu'un, du jour au lendemain. Pour moi, ça vous prend au dépourvu, oui. Et vous avez beau fréquenter un gars ou une fille depuis des lustres, qui vous dit que ça sera toujours le cas ? Pourquoi prendre la "relation" ou sa solidité, par rapport aux années ou aux enfants, & non pas prendre pour relation, pour solide, ce qui vous unis à lui ou elle dans toute son étendue ? Qui vous dit que vous ne croiserez jamais celui ou celle qui va vous faire éprouver ce que vous n'avez jamais éprouvé pour "votre actuel(le)" ? Qui ne fera pas acte de présence ou nombre, mais qui est déjà intégré(e) à vous, votre chair. Qui a déjà fait avec vous de là où il / elle se trouve. Non, on a pas d'enfant parce qu'on a tel âge ou parce que ça fait trois ans que l'on est ensemble, on ne "se met pas en couple" parce qu'on serait célibataire, mais parce que l'on a des sentiments pour l'autre (et l'autre, pour nous). Avoir un bambin, & se marier, au départ, c'est un acte d'amour, pas une civilité. On ne change pas réellement de nom de famille si on en fait déjà pas partie. Car le changement s'effectue à la base, pas en plein milieu du chemin. On ne porte pas des gènes comme ça.
On rencontre beaucoup de personnes, dont certain(e)s "sont" nos petites amies, ou petits amis (dans le jargon normatif de la "chose"), on a un enfant ou non avec, que l'on "soit avec" ou non depuis longtemps.
Mais un jour vient où l'on tombe sur celui ou celle qui ajoute du piquant, du mordant. Cette rencontre peu commune qui dit que non, je n'aime guère les robes ni les chaussures à talons. Non, le rose fluo Barbie n'est guère ma teinte favorite. Non, je ne voudrais guère faire coiffeuse, maquilleuse, esthéticienne. Bref, ces métiers dits de filles qui ne résonnent pas comme une vocation. Non, je ne me tartine pas le faciès de produits cosmétiques pour me faire un ravalement de façade, pour ressembler à un pot de peinture ambulant qui n'a aucun charme qui se dégage de son intérieur, même s'il n'y a rien de mal à SOIGNER sa peau. Non, mon ventre n'est pas plat, & comme une galette. Avoir des formes là où il faut, peut être un atout. Non, j'ai des désirs charnels, des fantasmes, qui sont dans le partage, dans le respect de l'être aimé, tournés de manière raffinée, à instiller, émoustiller l'Autre, le prendre entièrement dans ses émotions. Pas du sexe pour du sexe, contrairement à ces pétasses qui veulent seulement se faire tapiner le vagin parce que le untel est populaire. Parce que si c'est pour satisfaire le partenaire, pour moi, nein danke ! Terminus ! L'Autre n'est pas un godemichet, mais un individu doté de sensibilité (s'il n'est pas un psychopathe). Alors autant le traiter comme tel.
Cette rencontre peu commune qui brise ces stéréotypes, attaque cette monotonie, ces gestes de d'habitude que l'on a quand on "se met avec quelqu'un", qui sont automatiques. Tellement automatiques, que l'on y fait même plus gaffe, & ça devient une routine.« Qui sait ce dont tu es capable, pour eux. »
Oui, c'est vrai, de quoi suis-je capable, pour vous ?
Votre carapace est tellement épaisse, parce que vous avez tellement étés blessés, malgré vos sourires. Mais j'ai réussi à la percer. & je suis sûre que vous en avez marre aussi, de ces conneries. & qui a déjà réussi à vous toucher aussi profusément ?Ce n'est vraiment pas facile d'avouer son amour à quelqu'un qui a bouleversé toute notre existence.