Et puis les paumer, ce serait comme démolir la poutre qui soutient la structure. Sans eux je serais en ruine, anéantie, désarçonnée. Comme je l'ai été avant de les rencontrer. Comme si j'étais face à eux, mais aussi face à moi. Je devais, non pas me bagarrer contre moi, mais avec et pour moi ! C'est assez fantasmagorique comme topo. N'est-ce pas ?
Car ils sont mon rein. Mon Rhin. Le gave de mes chagrins.
Ils sont mes trémas, mon alinéa, mon apostrophe, mon stèle, mon ogive.
Mon aigue-marine, mon lapis, mon jade. Néphrite.
Mais aussi mon troisième œil.
Qu'ils me recueillent, qu'ils me crapahutent, qu'ils m'inhalent.