Son aria me fait vriller, il touche à un tendeur, son médiator, un diapason de soubresauts, et continue avec moi, en ralentissant, pour que je vois comment il s'y prend. Suivre n'est pas très compliqué, mais ça rentrera dans ma cervelle un jour. Je suis ses mouvements âcrement, un à un, les décode, les déchiffre, comme si on tentait de comprendre un texte dans toute sa profondeur. Nous nous enfermons dans un univers là où les étoiles nous côtoient. Là où les anges dans le ciel nous font un cygne dans un lac. De la pureté s'en va de nos anatomies. Des utopies que nos viscères, nos organes, éjectent, et façonnent un cercle d'ataraxie qui se broie en nous encore et encore, et encore, qui implose en nous, et qui ne demande qu'à être éjecté lui aussi. Le lyrisme prend place en nous, et nous chantons. Nous faisons valser nos voix, comme si, les paroles, étaient déjà en nous, et aucun besoin d'avoir une fiche pour les savoir. On chante à s'en péter les cordes vocales, puis la dernière consonne de la dernière partie de notre être, s'en va. Et le triolet de nos lippes se confond.